Floraison nature de printemps |
Comme
les îles des Antilles, Roscanvel a son côté "au vent"
: le Goulet , et son côté "sous le vent" : la rade où sont
les jardins abrités riches en espèces acclimatées, son côté Petit
Nice... Le premier n’a pas retenu l’attention des voyageurs-naturalistes du XVIIIe siècle qui longèrent à pied ou à cheval ses falaises "aux profonds vallons" ne trouvant à la végétation rien que de très banal. Et pourtant! il n’est pas une saison sans que le paysage s’anime : c’est l’or des ajoncs d’Europe qui réjouit nos hivers avec un maximum en avril-mai, où le rejoint le genêt. Entre-temps, quand un vallon comme Le Stiff met ses feuilles, toutes les nuances du vert au roux redonnent de la douceur à ses pentes. Et l’épine noire, et l’épine blanche, si tout cela nous est habituel, ce n’est pas sans intérêt. Mais il y a aussi de l’exceptionnel. En partant de la pointe des espagnols , un premier arrêt s’impose au niveau du village de Kergadiou. Un petit chemin de terre vous mène dans la lande à droite de Fort Robert. Du haut en bas, les pentes sont fleuries en mai d’un grand lys à petites fleurs blanches et étamines orange : l’asphodèle, célébrée par Victor Hugo. Ceux qui pourront voir le spectacle de la mer auront l’impression d’aborder...ailleurs! |
Orchis morio (orchis bouffon) |
Armérie maritime |
La fleur de l'orchis morio (orchis bouffon) |
Faire ensuite une 2ème étape à la Pointe
de Kerviniou : d’un côté le fort de Cornouaille, de
l’autre les Capucins : quel panorama! (soyez prudents néanmoins).
Une fois les fortins franchis, les premiers pas dans la lande révèlent
une forme de genêt qu'on dit prostré, qui rampe littéralement. Connu
aussi du Cap de la Chèvre, il prend ici ses formes les plus caractéristiques,
se plaquant contre la roche nue, avec des pieds comme des troncs. Tout
d’abord due au vent, cette forme couchée est maintenant fixée dans ses
gènes : si vous le semez, il gardera la forme. Les gens au pied sûr peuvent continuer la descente dans le bleu des scilles printanières, le rose des arméries maritimes et le blanc des silènes en coussin. Seul un minuscule iris (5cm) sera déjà passé (mars). On peut ensuite aller jusqu’à La Fraternité où, partant de la carrière à gauche du parking, on sera vite sur la falaise où se retrouveront les arméries, les silènes ... mais aussi un peu plus loin, toujours sur le bord (et toujours prudence, les rebords s’effritent), une belle station d’orchidées. Du blanc au pourpre en passant par toutes les nuances de rose, mais c’est la même : l’orchis morio, en français l’orchis bouffon, petit «clown» à casque rayé de vert, il étonne dans ce milieu où tout est encore âpre ; la bruyère est toute sèche et l’ajonc d’hiver a parfois du mal à fleurir malgré sa forme basse adaptée au vent, certes, mais quelquefois trop c’est trop. |
L'armérie maritime |
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